ZAZEN     座善


Zazen
(en japonais 座禅
) est la posture principale de méditation assise de la pratique du bouddhisme zen. C’est la posture qu’utilisait Bouddha pendant ses méditations.

Le but de zazen est de se concentrer sur la respiration et sur la posture en elle-même afin de la maintenir le plus correctement possible. Cela permettrait de développer la concentration, d'être serein et d'unifier et d'améliorer esprit et corps. La signification du terme japonais shikantaza « seulement s'asseoir » résume à la fois la simplicité et la difficulté de cette pratique.

Pratique
Zazen est la pratique centrale du zen. Les longues périodes de zazen sont généralement effectuées dans un dojo qui sert de salle de méditation, en alternance avec des périodes de kinhin, une marche méditative. Le début d'une période de zazen est traditionnellement annoncée en faisant tinter trois fois la cloche (shijosho) et la fin d'un cycle en sonnant une fois (hozensho). Avant et après la séance sur le zafu, un coussin de méditation, le pratiquant effectue un Gassho (salut mains jointes) en s'inclinant devant son zafu, ses collègues pratiquants et le maître.

Les positions communes pour s'asseoir sur le zafu sont :

  • kekkafuza (position du lotus complète) ;
  • hankafuza (position du demi-lotus) ;
  • en tailleur (jambes croisées) ;
  • seiza (posture à genoux avec un petit banc ou un zafu).

En outre, en cas de mal de dos, zazen peut être pratiqué assis sur une chaise, avec éventuellement un coussin carré placé derrière le bas du dos pour aider à maintenir la courbe naturelle de la colonne vertébrale.

La posture
Assis au centre d'un zafu, les jambes sont croisées en lotus ou en demi-lotus, voire en tailleur, si c'est trop difficile. Les genoux « poussent » le sol. La colonne vertébrale doit être bien droite, ce qui exige un menton rentré et donc une nuque étirée. La main gauche est posée sur celle de droite, les paumes vers le haut, les pouces exercent une légère pression (« tenir une fourmi entre les pouces sans l'écraser et sans la laisser s'échapper ») l'un sur l'autre et forment une ligne droite. Cette position des mains est appelée mudra ou mudra « cosmique ». Les mains ainsi disposées reposent sur les cuisses, en appui sur le bas du ventre, là où se trouverait le kikaï tanden, ou hara (« océan d'énergie »). Les épaules sont détendues. Le regard est posé à environ un mètre de distance sur le sol sans regarder quelque chose de précis. Les yeux doivent simplement être « posés » sur un point et le regard ne doit pas se troubler.

La respiration
La respiration consciente zen appelée en sanskrit Anapanasati n'est atteinte que si la posture est correcte. Elle permettrait de rétablir le rythme respiratoire naturel : calme et puissant, basé sur une expiration douce et longue. La consigne est d'inspirer et d'expirer silencieusement par le nez, en laissant la bouche fermée et la langue contre le palais, sans forcer la respiration. À la fin de l'expiration, l'inspiration se fait naturellement. Les maîtres comparent le souffle zen au meuglement de la vache ou à l'expiration du bébé qui crie aussitôt né.

L'attitude de l'esprit
Le but est de laisser les images et les pensées surgissant de l'inconscient passer comme « nuages dans le ciel » : sans chercher à les analyser ni à s'en préoccuper. En maintenant un tel état, on arriverait à la « non pensée » (hishiryo), au-delà de toute pensée, vacuité de l'esprit.

Selon les enseignants de cette méthode, un tel état d'esprit résulterait de la profonde concentration sur la posture et la respiration, permettant le contrôle de l'activité mentale résultant de l'amélioration de la circulation cérébrale.

Une analogie est parfois utilisée : « Un bol plein d'une substance ne peut plus contenir autre chose. Un bol vide est disponible pour recevoir n'importe quoi ». Le principe de Heinz von Foerster, order from noise, illustre cette disponibilité à l'événement. Au plus simple, c'est le processus stochastique du hasard (noise) et de la nécessité (order).


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