LA  TENUE  SUR  LE  TATAMI

                                                 Par Jean-Marc SERIO 

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      Préface
     La disposition d'un dojo traditionnel
     Installer un Kamiza
     Les saluts
     L'étiquette
     La tenue d’aïkido
     Le Hakama
     Le pliage du Hakama
   

     Préface.
A l’intérieur du budo, l’aïkido sublime l’essence même de la tradition. L’aïkido s’est développé  suivant une voie originale pour favoriser un état élevé de conscience humaine à l’encontre des budo modernes tels que le judo ou le karatedo qui prônent la compétition.

    La disposition d'un dojo traditionnel .
 - La salle d’entraînement est appelée dojo. Ce nom est d’origine bouddhiste, il indique le lieu dans lequel les moines pratiquent la méditation assise : « Le Zazen ».

 - Dans le dojo, on trouve un tatami qui est une zone carrée ou rectangulaire. Il est formé d’un support en bois ou en béton, sur lequel sont installées des nattes mesurant environ 0,90 m X 1,80 m X 0,05

KamizaDojoShimoza


- Chaque côté du tapis a un nom et une fonction précise.

   Tokonoma : Espace surélevé.
   Shinden :      Autel.
   Kamiza :       Haut-mur
- La place d’honneur, ou Kamiza, est réservée aux instructeurs, aux invités d’honneur et aux officiels du dojo. C’est aussi sur ce mur que l’on accroche le portrait du Fondateur qui symbolise la transmission de l’enseignement. Ce mur est situé au Nord et fait face à l'entrée qui se trouve dans le mur Sud, le shimosa. Lorsque le Dojo est vaste, il est possible de créer un autel (shinden) dans lequel on mettra le portrait du fondateur, éventuellement les portraits les portraits des senseï précédents qui ont enseigné dans le Dojo avant soi. Il est possible de poser le shiden sur un tokonama, c'est-à-dire sur un espace surélevé, qui délimite la zone de pratique du tatamis de l'espace sacré.

- Sur ce tokonoma on peut trouver éventuellement le shihandaï (siège du Shihan) et les raihinseki (sièges des invités d'honneur). Mais ces sièges sont assez rares en dehors du Japon.

- Le sensei s'assoit dos au kamiza et face à ses élèves. Cela à un aspect pratique et à une signification symbolique. Pour l'aspect pratique, il s'agit de pouvoir faire face à tous ses élèves, parmi lesquels se trouvent de parfaits inconnus, notamment en début d'année. Il est donc bon d'être prêt à tout. La signification symbolique indique que l'enseignant reçoit la lumière du soleil, qui représente la connaissance qu'il va lui-même transmettre à ses élèves.

- Les débutants s'assoient vers le mur Ouest, le shimoseki, tandis que les anciens vers le mur Est, le joseki, la direction où se lève le soleil. Ceci explique pourquoi les élèves se disposent de gauche à droite du senseï, soit du côté du bras qui est chargé de dégainer le sabre. Cette précaution n'était pas superflue à une certaine époque du Japon dans les dojos de kenjutsu et de Iaïjutsu. Du côté du joseki on peut trouver également les assistants du sensei ou les professeurs invités à pratiquer pendant la séance. Mais traditionnellement, on installait les invités que l'on ne connaissait pas le long du shimoseki. Là encore, la raison vient d'une époque où les écoles de sabre rivales envoyaient des espions pour étudier les techniques d'un Dojo. Ainsi assis loin des élèves les plus avancés, ils ne pouvaient pas capter la technique. C'est la raison pour laquelle les katas faits par le sensei lorsqu'il y a des invités se font du côté Est et non au centre.

- Aujourd'hui la variété des lieux impose des changements d'orientation. Le kamiza ne se trouve pas forcément au Nord. La règle fondamentale pour l'enseignant est de toujours avoir la porte d'entrée dans son champs de vision afin de parer à n'importe quelle intrusion. Ces changements d'orientation ne doivent pas changer la disposition des éléments du Dojo. Si vous ne pouvez pas le faire, ce n'est pas grave, mais il faut pouvoir expliquer les choix à ses élèves et leur donner les clés pour qu'à leur tour un jour ils montent leurs dojos correctement.

- Il ne faut jamais oublier que le plus important c'est d'avoir une ambiance conviviale et une étude sérieuse, car l'énergie mise par les élèves reste dans le lieu et les nouveaux pratiquants ressentent tout de suite cette "atmosphère".

       Installer un Kamiza.
Kamiza du Dojo de Saito Sensei
Le kamiza du Dojo de Saito Sensei à Iwama
- Il n'existe pas d'obligation de créer un kamiza, ni de règle sur ce qu'il doit contenir. Cependant lorsqu'il existe, il faut porter une attention particulière à sa décoration et à sa conception. Il reflète l'esprit du maître des lieux ainsi que sa sensibilité.
- Littéralement, kamiza s'écrit 上座 et se compose de Kami: haut, supérieur, et za: siège, assise. Il ne faut pas confondre ce terme kami avec son homonyme , qui désigne les divinités, les esprits. Donc le kamiza ne constitue pas le "siège des esprits"

- Il est cependant possible de faire à ces derniers la place qui leur est due en installant dans un kamiza un kamidana 神棚 [Un kamidana (神棚), littéralement « étagère des kami », est une sorte de sanctuaire shintô miniature, posé ou accroché au mur dans certaines maisons japonaises. Le kamidana contient divers objets liés aux cérémonies shintoïstes. L'adoration devant le kamidana consiste à dire des prières, faire des offrandes de nourriture (par exemple de riz, d'eau...) et de fleurs. Avant cela, il est rituelle ment important de se purifier en se lavant les mains].

- Il n'est pas obligatoire de marquer explicitement l'emplacement du kamiza. Il est situé par définition sur le mur est, là où le soleil se lève. L'est correspond aussi à l'élément bois dans la tradition des cinq éléments, on y dispose généralement un bouquet ikebana 生け花 ou いけばな ou un bonsaï 盆栽, qui va représenter les forces de la nature

- Au delà de l'aspect esthétique, c'est le message qu'ils véhiculent qui est important. Pour les Japonais, il faut donner du sens à tout et surtout à ce que l'on montre. Une branche nue et quelques fleurs montrent une contemplation très zen, mais aussi une manière de dire que la voie semble sèche, longue et tortueuse et que pourtant quelques fleurs peuvent y éclore, montrant par là que l'effort et la patience peuvent amènent parfois quelques résultats. Le choix du pot qui contient les fleurs est également un signe. Les vases en verre transparent seront trop décalés par rapport à l'ensemble. Favorisez un pot en matériau naturel, de couleur sobre, avec une finition de qualité, comme par exemple une poterie Raku [Le raku ( japonais : 楽焼 rakuyaki ) est le résultat d'une technique d'émaillage d'origine coréenne qui s'est développée dans le Japon du XVIe siècle. Il est lié essentiellement à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé. On utilise un grès chamotté plus solide car les pièces doivent résister à de forts écarts de température].

- L'élément bois est par définition symboliquement rattaché à l'est, don c au kamiza. Il est donc recommandé de privilégier le bois dans la construction du kamiza. L'autel que l'on peut trouver est souvent une sorte de cadre avec un toit à deux pentes qui symbolise un petit temple dans lequel on dispose le portrait du fondateur.Sur les côtés de l'autel, il est possible d'ajouter des sentences en kanji, soit directement sur le cadre soit sur deux panneaux de bois.

- Pour ajouter à l'harmonie et à la beauté du kamiza, on peut ajouter une bougie. Lorsqu'elle est allumée, elle symbolise la présence du fondateur dans le Dojo, comme si son oeil regardait ce qui s'y passe. On peut aussi trouver une petite coupelle en poterie avec du sable fin dans laquelle on pique un bâton d'encens. L'encens permet à la fois de mettre un peu de vie dans la pièce par son odeur, sa fumée qui va de la terre vers le ciel peut servir également à compter le temps d'une séance, comme c'est le cas dans les dojos de méditation. Il faut choisir une odeur légère pour ne pas déranger ou incommoder les pratiquants. Le sable doit toujours rester propre.

- Dans les dojos d'arts martiaux on trouve un autre symbole esthétique est la présence d'un katana kake pièce de bois qui porte deux sabres. On peut aussi rester dans le principe du bois et y poser deux bokken de taille différente.

- Un kamiza nécessite un entretien régulier. Rien n'est pire qu'un beau kamiza avec un couche de poussière dessus. Il faut le nettoyer régulièrement (tous les jours de préférence). c'est un excellent exercice de mémoire et d'attention pour les élèves du Dojo, car ils ne doivent rien casser et tout remettre en bonne place sans oublier de changer l'eau des fleurs.

    Les saluts.
Les saluts sont la marque des pratiques traditionnelles japonaises : il en existe deux sortes.

         Zareï : correspond au salut assis. Il se fait dans la position seiza (à genoux).
Une personne en seiza est assise sur ses talons, les jambes repliées sous ses fesses, colonne vertébrale droite, Ki concentré dans le seika tanden, épaules et cage thoracique décontractées. On laisse une distance entre les deux genoux de deux poings (un seul pour les femmes), les gros orteils se recouvrent ; les mains sont placées sur les genoux.  
Pour saluer, on place la paume de la main gauche à 15 cm devant le genou gauche puis la main droite devant le genou droit, tout en inclinant le buste de façon que le front se dirige vers les mains.

Attention ! Il faut éviter de découvrir sa nuque, et toujours garder un
Œil sur l’ennemi potentiel qui vous salue. Enfin on retire sa main droite, puis la main gauche, pour se retrouver en position seiza.

         Ritsureï : correspond au salut en position debout.
De cette position, on regarde les yeux de la personne que l’on veut saluer en témoignant son respect.
Cela consiste en une inclinaison  du buste d’environ trente degrés, les bras le long du corps en laissant les doigts glisser jusqu’aux genoux, les talons  joints.


    L’étiquette.
L’étiquette est un ensemble de règles qui régissent la pratique de l’Aïkido dans le dojo. L'ensemble de ces règles d'étiquette ou (Reishiki) observées dans les Dojos d'Aïkido ou lors de stages a pour but de préserver le caractère artistique de la discipline, de développer le sens du respect mutuel.

Le Reishiki n'est pas immuable, ni surtout rigide, il peut varier d'une école à l'autre.

  1) Il est essentiel d’arriver à l’heure, mais si vous arrivez en retard, vous devez attendre assis au bord du tapis jusqu’à ce que le professeur vous fasse un salut d’invitation.

  2) En montant sur le tapis et en le quittant, vous devez saluer brièvement par une inclinaison du buste, le Kamiza, en direction du portrait du fondateur.

  3) La tenue d’entraînement doit être propre et en bon état. Chaque pratiquant doit veiller à entretenir son hygiène corporelle, pour lui-même, bien-sûr, mais aussi par respect pour les autres et pour éviter des blessures.

  4) Les armes sont dans leur étui dépassant de dix centimètres, pour être saisies rapidement. Ne jamais se servir des armes qui ne vous appartiennent pas. Ne jamais enjamber les armes rangées le long du tapis.

  5) La façon correcte de s’asseoir sur le tapis est la posture en seiza. Mais si vous êtes dans l’impossibilité de vous mettre en seiza, vous pouvez vous asseoir en tailleur en vous efforçant de garder le dos droit.
N'allongez jamais les jambes et ne vous adossez pas au mur ou à un poteau.

  6) Ne quittez pas le tapis pendant le cours, sauf en cas de malaise ou de blessure et dans tous les cas, avertissez-en le professeur.

  7) Quand le professeur montre une technique, vous devez rester assis en seiza et regarder attentivement. Après la démonstration, saluez un partenaire et commencez à travailler.

  8) Dès que la fin de l’exercice est annoncée, arrêtez tout de suite votre mouvement, saluez votre partenaire et rasseyez-vous en ligne ou en cercle, en seiza, avec les autres pratiquants.

  9) Ne restez jamais debout sur le tapis sans travailler. S’il le faut, restez en seiza en attendant votre tour.

  10) Lorsque le professeur vous montre un mouvement en particulier pendant le cours, mettez-vous en seiza, et saluez lorsqu’il a terminé. Quand il corrige un autre pratiquant, vous pouvez vous arrêter de travailler pour regarder, d'un commun accord avec votre partenaire. Asseyez-vous en Seiza et saluer de même.
  
  11) Respectez les pratiquants les plus gradés, et d'une façon générale ceux qui sont manifestement plus âgés que vous. Ne discutez jamais à propos de technique, même s’ils sont dans l’erreur. Le Dojo est un lieu de recherche et de travail personnel, pas un forum de discussions.

  12) Si vous travaillez avec un partenaire qui ne connaît pas le mouvement, vous pouvez le guider. Mais n’essayez jamais de corriger son mouvement si vous n’avez pas votre 1er Dan (ceinture noire).

  13) Ne discutez pas sur le tapis: c'est dangereux pour vous-même et pour les autres. La vigilance doit être constante pour éviter les accidents, et l'apprentissage de l'art ne passe que par l'attention.

  14) Ne bloquez jamais le mouvement de votre partenaire, quel que soit son niveau : c'est contraire à l'esprit d'entraide mutuelle dans la recherche et l' apprentissage, c'est une source de frustrations qui peut faire naître des émotions négatives, enfin ce peut même être dangereux pour vous en provoquant des réactions que vous ne pourriez contrôler. Dans le Dojo du fondateur, un avertissement mural indique cela.

  15) Le tapis doit être nettoyé avant et après la pratique. Tous les pratiquants doivent se sentir concernés par le nettoyage.

  16) Le port de bijoux ou de montres est dangereux pendant l’entraînement, et donc déconseillé.  

  17) A la fin du cours, il est coutumier d'aller saluer et remercier, soit debout, soit assis, tous les partenaires de travail de la séance. On quitte le tapis par une inclinaison en direction du Kamiza.

  18) On dit habituellement "Onegaï-Shimasu" (s'il vous plaît) au moment du salut du début du cours, et "Arigatoo-Gozaïmashita" (merci beaucoup) en fin de cours, pendant le salut au professeur.

    La tenue d’aïkido.
Pour l’exercice (Keiko), on porte un Keikogi (pantalon et veste) sans aucun sous- vêtement, les femmes portent toutefois un maillot de corps.

Après avoir serré la ceinture (keiko-obi), on met le hakama d’exercice (keikoba-hakama).
Cet ensemble, autrefois porté par les samourais, présente de nombreux avantages ; il est confortable, il n’entrave pas les mouvements, il est solide et absorbe bien la transpiration.
En général, le hakama est teint en noir ou dans une couleur foncée. Il représente symboliquement, avec le gi (haut blanc), l’union des contraires.

Le principe négatif ou yin est matérialisé par le gi blanc : le haut du corps devant être complètement décontracté lors de la pratique afin de laisser  le Ki s’écouler librement.
Le principe positif, Yang, est symbolisé par le hakama noir : l’aïkidoka devant avoir une posture stable, solidement ancré dans le sol.
Ainsi, les deux polarités s’unissent au niveau du hara, centre du mouvement, c’est-à-dire au niveau de la ceinture.

        Le Keikogi : Il peut être différent de celui du judo ou du karaté à condition d’être blanc, mais les vêtements « grain   de riz » épais sont préférables car ils sont plus résistants et absorbent mieux la transpiration. Le revers gauche vient recouvrir le revers droit, Seuls les morts sont vêtus à l’envers, le revers droit couvrant le gauche. 

       Le Keikobakama : ce hakama était utilisé par les cavaliers, il est de type " jupe-culotte " en coton indigo noir. Mais aujourd’hui il est en textiles synthétiques qui sont d’un entretien plus facile et conservent mieux les plis. Le hakama doit atteindre la malléole externe de la cheville; plus long, il devient gênant.

    Le Hakama.
        Origine : Le Hakama est un vêtement porté à partir de la taille par les femmes dans les temps anciens. Le mot vient du mot "Hakamo", ont le retrouve dans les annales historiques rédigées en 720 "Nihonshki". Le Hakama a évolué aux cours des époques, il était à l'origine, un moyen de protection des jambes des cavaliers contre les arbustes et autres. Puis les samouraï sont descendus de cheval, mais ont persisté à porter ce vêtement comme signe distinctif. Il y avait plusieurs sortes de Hakama plus ou moins longs.

     Description et rôle : le hakama (袴) est un pantalon large plissé (sept plis, cinq devant et deux derrière), muni d'un dosseret rigide (koshi ito). Il était traditionnellement porté par les nobles du Japon médiéval, et notamment les samouraïs. Il prit sa forme actuelle durant la période Edo. Hommes comme femmes pouvaient porter le hakama.

Certains prétendent qu'un des rôles du hakama était de masquer les mouvements des pieds, pour mieux surprendre l'adversaire. Cette explication ne fait pas l'unanimité : en effet, les samouraïs portaient des jambières qui enserraient le hakama, les pieds étaient donc bien visibles. Par ailleurs, lorsqu'il n'était pas en armure mais se préparait à un combat, le samouraï remontait le hakama en le coinçant au niveau de la ceinture, de même qu'il attachait les manches du kimono par une bande de tissus, le tasuki. C'était en fait essentiellement un pantalon de cavalerie.

De nos jours, le très ample hakama est utilisé dans certains arts martiaux comme l'aïkido, le kendo, kenjutsu, l'aïkijutsu et le jiu jitsu. Pour le jiu jitsu, il est utilisé dans les koryu (styles traditionnels) principalement, et non dans les styles modernes. Dans ce contexte, on parle parfois de keikobakama (litt. hakama d'entraînement). Les hakama utilisés pour les arts martiaux sont en coton, en soie ou, le plus souvent, en polyester ou dans un mélange de ces trois fibres. Le coton est plus lourd, tandis que les fibres synthétiques glissent mieux sur le sol et résistent mieux à la décoloration, ce qui peut être important pour les arts martiaux comme iaido ou l'aïkido. Les hakama de qualité présentent des lanières épaisses et surpiquées afin d'éviter qu'elles ne s'entortillent sur elles-mêmes.

Le hakama est également un vêtement de cérémonie (mariage, remise de diplôme, etc.). Les femmes portent des hakama assortis à leurs kimonos, de couleurs vives ou à motifs, tandis que les hakama masculins sont le plus souvent à rayures. Le hakama de cérémonie étant en soie, cela en fait un vêtement fragile, onéreux et d'un entretien difficile.

L'activité pratiquée peut imposer la couleur du hakama. Ainsi, le hakama d'aïkido est toujours uni, noir ou indigo, parfois bleu électrique pour les hakama en coton. Dans d'autres disciplines, le port d'autres couleurs, en particulier le blanc est accepté. Dans le cadre des cérémonies shintō, le prêtre porte un hakama blanc, les assistants masculins des hakamas verts clair, les assistantes féminines des hakamas rouge-orangé (les habits traditionnels rouges sont symbole de virginité au Japon).

        Port : En Europe, le hakama est surtout porté par les pratiquants d'arts martiaux. Dans certains d'entre eux (kyudo, kendo, iaido), il fait partie de la tenue obligatoire. Dans d'autres, en particulier l'aïkido ou l'aïkijutsu, il ne peut être porté que lorsque l'élève a atteint un niveau technique lui permettant de gérer la gêne qu'occasionne le port du hakama ; la décision d'autoriser un élève à le porter est laissée à la discrétion de l'enseignant, il est devenu de fait un signe d'investissement personnel dans la discipline et de niveau technique, bien que cela ne soit pas son sens originel.

Pour la pratique martiale, le hakama se noue en commençant par la partie avant. Le sommet de celle-ci doit dépasser la ceinture (kakuobi) de quelques centimètres. Les lanières avant sont alors passées autour de la taille juste au-dessus de la ceinture, croisées derrière et reviennent sous la ceinture (obi), où elles sont nouées à l'aide d'un nœud simple. On met alors en place la partie arrière, le dosseret au creux des reins. Les lanières arrières se positionnent sur la ceinture (obi) ou au-dessous, et viennent se nouer sur l'avant avec un nœud similaire à celui de la ceinture et englobant les deux brins avant. Les manières de ranger les lanières divergent selon les écoles.


Le hakama doit atteindre la malléole externe de la cheville, plus long il devient gênant. Le hakama peut être de différentes couleurs, O'Sensei portait indifféremment un Hakama blanc ou noir, Kishumaru Ueshiba (Le deuxième doshu) en portait un de couleur grise.

        Akama et Aïkido : Saito Sensei nous raconta un jour qu’O'Sensei était catégorique sur le fait que tout le monde doive porter la Hakama. Car il disait que celui-ci n'est pas la reconnaissance d'un niveau de grade. Mais il laissa à ses élèves le choix de pratiquer avec ou sans Hakama, jusqu'à ce qu'ils puissent en acheter un. Ainsi, les occidentaux crurent que le port du Hakama était lié à un grade ou à l'ancienneté, alors qu'il s'agissait simplement d'un problème pécuniaire.

Saito Sensei raconte aussi cette histoire sur le Hakama: juste après la guerre, dans le dojo d’ O'Sensei, la plupart des étudiants étaient trop pauvres pour en acheter un. Mais comme tout le monde devait le porter ils en récupéraient de vieilles relations ou retiraient la couverture de matelas, les teintaient, et les donnaient à une couturière pour en fabriquer. Mais comme ils étaient obligés d'utiliser des teintures peu coûteuses, peu de temps après l'imprimé original multicolore du tissu réapparaissait.

        Les 7 plis du Hakama : Les sept plis du Hakama symbolisent les sept vertus du Budo. Nous retrouvons ces qualités chez le samouraï d'antan. Le Hakama nous incite à refléter la vraie nature du bushido. Le port du Hakama symbolise les traditions qui se sont perpétuées de génération en génération. L'Aïkido étant issu de l'esprit du bushido, nous devons nous efforcer dans notre pratique de polir les sept vertus traditionnelles. » (Ueshiba Morihei). Ces sept vertus sont, sans aucune hiérarchie entre elles :

Jin
Jin (bienveillance, générosité) la bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d'attention pour autrui, sans considération d'origine, d'âge, de sexe, d'opinion ou de handicap. Le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles conduit naturellement à une concorde sociale mutuelle. Nous retrouvons ici le "Bushi No Nasake", la sympathie ou la clémence du guerrier nippon, qui pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis, mais qui possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.
Gi

Gi (honneur, justice) le sens de l'honneur, de justice , passe par le respect de soi-même, d'autrui, et des règles morales que l'on considère comme justes. C'est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l'idéal que l'on s'est choisi.

Rei
Rei (courtoisie, étiquette) la politesse n'est que l'expression de  l'intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d'attitudes pleines de respect et de sollicitude. Le cérémonial et l'étiquette font partie de l'extériorisation de la politesse.
Chi
Chi (sagesse, intelligence) Le sage a toujours quelque chose à apprendre, même d'un fou, alors que le fou n'a plus rien à apprendre, même d'un sage. La sagesse est ici synonyme d'aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif, à n'accorder aux choses et aux événements que l'importance qu'ils ont, sans être aveuglé ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.
Shin

Shin (sincérité, la confiance ) la sincérité est impérative dans l'engagement martial : sans elle, la pratique n'est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l'engagement se doit d'être total, permanent, sans équivoque, et la sincérité de celui-ci se constate facilement ; l'illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie.

Chu
Chu (loyauté, le respect ) une valeur en voie de disparition dans notre société contemporaine, alors même que cette valeur est le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. Le Budoka s'engage à une fidélité totale et à un respect loyal des règles internes à son Ecole. C'est là le reflet de la rectitude du corps et de l'esprit du pratiquant.
Koh Koh (piété) la piété s'entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales, bases techniques, spirituelles, historiques, philosophiques.

    Le pliage du Hakama.

D'après Aïkido Etiquette et Transmission par: TAMURA NOBUYOSHI

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